Khalid Tamer, l’homme aux semelles de vent
- pierre-andré dupire
- 25 avr. 2016
- 2 min de lecture
Pour Mim MAGAZINE By La Mamounia / Marrakech, avril 2016
Créateur du festival Awaln’Art dont il fut pendant 10 ans le directeur artistique, avec Claire Legoff aux manettes, Khalid Tamer en quitte cette année la direction artistique. Focus sur cet homme aux semelles de vent.
Né en 1968 à Casa, il passe son adolescence en France. Il y apprend la danse avec un prof champion d’Europe de claquettes et le voilà lancé dans un mouvement perpétuel. Il arrive en 1998 à Paris, dans le quartier cosmopolite de la Goutte d’Or et crée la compagnie Graines de Soleil. Il monte ses premières actions culturelles : stages, ateliers de théâtre, spectacles, et le festival Au féminin qui a lieu chaque année dans le cadre de la journée de la Femme. Sa marque de fabrique : transmission, création, diffusion, métissage.
Il transplante ces actions au Mali, en Mauritanie au Sénégal. Au Maroc, il fait connaître Molière, Goldoni, Victor Hugo et Apollinaire. En 2005, Graines de Soleil s’associe avec Eclats de Lune, collectif de jeunes artistes marocains. Ils créent ensemble les Rencontres artistiques internationales en places publiques Awaln’art dont la 1ère édition a lieu en 2007 à Marrakech.
En 2009, Khalid Tamer invite le plasticien français Daniel Buren à participer à l’événement. On se précipite pour voir le Djama Buren Cirque présenté par une compagnie franco-burkinabé. De nombreux artistes se sont passionnés pour le cirque (Chagall, Picasso, Seurat) mais jamais aucun ne s’est impliqué dans la conception d’un spectacle. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Le ministère de la Culture commence de subventionner les Arts de la rue, et celui de l’Education Nationale intègre l’enseignement de l’art en espace public dans ses programmes. Le Maroc doit donc beaucoup à Khalid Tamer.
Il est aujourd’hui vice-Président de la Biennale et de la Commission Internationale du Théâtre francophone. A ce titre, dit-il, “je voyage beaucoup, m’efforçant de convaincre les ministères des pays francophones de subventionner des projets culturels en leur démontrant que la culture est un formidable vecteur de la politique”.
Ainsi, si lors d’un des spectacles d’Awaln’Art, vous sentez une brise légère sur votre nuque, ne vous étonnez pas, Khalid Tamer est passé près de vous.
Pierre-André Dupire
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