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Palm Beach Gardens / Floride

  • pierre-andré dupire
  • 20 janv. 2015
  • 2 min de lecture

Palm Beach Gardens, 5 avril 2014

Il fait beau et la végétation est tellement luxuriante qu’on a presque du mal à deviner, à travers les bosquets, les habitations des lotissements dans lesquels on pénètre par d’impressionnants portails ornés de fontaines qui se déversent dans des bassins s’écoulant eux-mêmes dans des canaux au dessus desquels s’affiche avec fierté le nom du lieu:  Azalea Village, Las Palomas,  West Palm Beach Gardens. Les espaces verts publics de ces ensembles sont  entretenus par les home owners (les copropriétaires) qu’on croise moins que les jardiniers mexicains ou porto-ricains auxquels ils délèguent cette mission.  Ces jardiniers font un travail d’utilité publique.  Ils envahissent les pelouses dès l’aube pour en  chasser les alligators afin que les propriétaires puissent prendre leurs bains de soleil en toute sécurité. A midi, les alligators prennent une pause syndicale et les jardinier disparaissent. Mais soit qu’ils aient mal rempli leur mission, soit que les copropriétaires persistent à craindre pour leur propre peau, toujours est-il qu’une fois les jardiniers partis,  les pelouses restent désertes. Peut-être est-ce simplement la chaleur qui dissuade l’homme de s’y alanguir. L’homme préfère la plage, en quoi il est gâté car le littoral en abonde. On n’y craint pas les alligators et l’on on y trouve des panneaux visant la protection des tortues de mer. Je n’en ai vu aucune. C’est qu’elles se cachent vraisemblablement lorsqu’on arrive. Les cubains, eux, ne se cachent pas. A Miami, dans le quartier Art Déco à l’ambiance décontractée où nous nous sommes attardés, ils paradent dans de magnifiques voitures  et n’ont plus qu’une très vague ressemblance avec leurs cousins éloignés restés à Cuba. L’american way of life a raison de tout.

Grande discussion hier soir avec notre hôte, l’un de ces “home owners”. Il s’est acheté une arme qu’il sait ne pas pouvoir utiliser car s’il venait à tirer sur un hypothétique cambrioleur, la balle causerait de sérieux dommages à tout ce qui se trouve au delà. C’est évidemment dissuasif. Je suis donc invité à une séance d’entraînement au stand de tir où les risques collatéraux sont réduits au minimum.  Le port d’arme devait à l’origine permettre aux citoyens américains de s’opposer au gouvernement si celui-ci s’avérait corrompu. Les citoyens s’entraînent donc et l’on comprend mal qu’Obama, qui prône la probité, veuille restreindre l’usage des armes.

Une fois leur arme posée, les américains sont des gens charmants. Au feu rouge ils sont très prévenants pour les piétons et les cyclistes qui se font très rares dans ces avenues immenses qui semblent davantage des autoroutes. J’ai fait l’expérience du vélo sur les immenses voies de West Palm Beach,  PGA Boulevard, Military Trail, et j’ai éprouvé ce sentiment d’espace illimité qu’ont du semblablement ressentir les pionniers du Far West. Est-ce en souvenir de ces héros qu’on se montre si prévenant avec ces espèces qui, comme les tortues, semblent en voie de disparition ?

Pierre-André Dupire

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